Aucun oiseau ne pourra jamais dire avec certitude « je suis un oiseau ».
Il exige d’être autre chose. Un oiseau désire être un chat, un chat gai comme un pinson.
Mon travail est constitué de petits fragments autonomes imbriqués les uns dans les autres. C’est une maison encombrée. Chaque étage contient une multiplicité de pièces qui possèdent chacune leurs armoires, leurs coffres, leurs propres coins, eux-mêmes étant divisés par un ensemble de régions à découvrir.
Praticable, mais non aligné, le tout est relié; il y existe des couloirs, des passages, des rencontres possibles. Le grenier a son souterrain comme la cave a son jardin d’hiver. Chaque pièce suit son propre mouvement. En se croyant au port, on se trouve souvent rejeté en pleine mer.
Ma recherche s’est développée autour d’associations de techniques, l’impression numérique avec l’aquarelle ou la vidéo avec le dessin, car elle se conçoit comme un collage, elle prend tout son sens, comme dans les rêves, dans les analogies des éléments mis en jeu; elle est composée de chapitres imbriqués les uns dans les autres comme autant de pièces d’un puzzle.
Elle constitue un atlas hétéroclite
Un atlas parcouru par des lignes fragiles qui semblent proches de la disparition ou de la cassure, un trait hésitant.
C’est donc un atlas de petites aventures, de voyages, de géographies désorientées, de paysage à inventorier où la narration n’est qu’une fausse piste.
Tout rassembler, la maison, les amis, les dessins, les photos… construire un refuge qui se disperse.
Fabien Soret, 2005